« Je cure les fossés et je récupère les « Je cure les fossés et je récupère les résidus en un seul passage »
Dans la Sarthe, l’entrepreneur Franck Manneheut et le constructeur Serge Moreau ont développé un système de récupération de terre sur leur cureuse.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
«Nous avons conçu un système qui transfère la terre, habituellement éjectée sur le côté par le rotor de curage, vers une remorque à l’arrière du tracteur », s’enthousiasment Franck Manneheut, entrepreneur dans la Sarthe, et Serge Moreau, constructeur. Le curage de fossé est une activité qui demande un investissement lourd et une logistique complexe lorsqu’elle est pratiquée à grande échelle.
Un seul outil
« Le curage de fossé classique au godet requiert, en plus de la pelle, deux tracteurs et leurs bennes, poursuivent-ils. Le besoin en matériel est donc coûteux, l’impact sur l’environnement est important et la mobilisation de personnel supplémentaire est indispensable. Nous avons donc cherché une solution qui nous permettrait de nous affranchir de ces problèmes et de réutiliser le matériel existant. » C’est en faisant ce constat que Franck Manneheut et Serge Moreau ont développé la machine.
Le Massey-Ferguson 7718, tracteur de 180 ch déjà présent dans l’entreprise, a servi de base pour la création de ce matériel. L’entreprise possède aussi un rotor de curage de la marque Klose et une benne TP Maupu double essieux de 10 m3. L’objectif est que tous ces éléments ne forment qu’un seul et même outil. Le rotor, attelé sur le flanc et l’essieu arrière du tracteur collecte la terre dans le fossé et recrée un fil d’eau grâce à sa forme arrondie. La terre récupérée est élevée par un premier tapis cranté. Elle est ensuite transférée sur un deuxième tapis cranté de convoyage horizontal, situé le long du flanc droit du tracteur. Ce tapis déverse la terre sur un tapis de vidange, qui est amovible et dont la vitesse est modifiable, afin de remplir uniformément la remorque attelée au tracteur. Pour entraîner les tapis et le rotor, une pompe hydraulique branchée à la PDF avant, et son réservoir, sont installés sur le relevage avant du tracteur. L’hydraulique du Massey sert, elle, à l’orientation des éléments. La tête du rotor pivote pour pouvoir travailler les fossés en virage.
« Trois ans de conception ont été nécessaires pour relier le tracteur, le rotor de curage et la benne TP grâce aux tapis de convoyage de matière », confie Serge Moreau, dirigeant de la société F2M, spécialisé dans les moyens de manutention, qui a conçu et fabriqué l’ensemble.
Économique et écologique
En plus d’être moins encombrant qu’un système de curage classique, le dispositif offre un rendement de 3 à 4 kilomètres par jour, au lieu de 2 km pour la pelle. Un seul chauffeur assure la conduite, contrairement aux trois requis par les autres solutions. Le fait de n’avoir qu’un seul équipement limite également la consommation de GNR du chantier. Le curage effectué par Franck est donc beaucoup moins cher et plus rapide qu’un chantier classique. La forme arrondie du rotor, à la différence du godet trapézoïdal, n’a pas d’impact sur la structure du fossé et la flore située sur les bords. L’impact écologique est donc amoindri, car les racines des arbres alentour ne sont pas brisées et le fil d’eau est recréé au fond du fossé. Le fait que la structure du fossé ne soit pas endommagée empêche aussi l’effondrement du côté de la chaussée, souvent coûteux à refaire pour les mairies.
[summary id = "10044"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :